Contexte géographique et historique

 

B.      Les grands événements (3).

 

Il reste peu de traces écrites ou archéologiques de civilisation en Aubrac avant l'An Mil. De l'époque gallo-romaine ne subsiste que le vague souvenir d'une ancienne étape militaire à Réquistat (Commune de Jabrun); souvenir perpétué par l'étymologie du nom de ce hameau statio requiem. Jusqu'au défrichement réalisé par les moines de l'abbaye d'Aubrac au cours du Moyen-Age, cette région était couverte de vastes forêts infestées de loups et de brigands. De cette insécurité sont nés autant de superstitions et de contes que de peurs de dangers plus ou moins réels.

On sait qu'en 590, se tint aux confins de l'Auvergne, du Gévaudan et du Rouergue, non loin de Saint-Urcize, un concile d'Auvergne et que l'un des participants fut Ursicinus (Saint-Urcize), alors évêque de Cahors.

Saint-Rémy est un village fort ancien puisqu’il avait, dès 1095, un prieur qui appartenait à la puissante famille Canilhac. Si une tranquillité toute relative semble régner sur les monts d’Aubrac jusqu’au VIIème siècle, une guerre privée éclate bientôt entre le baron Déodat de Canilhac et Astorg de Peyre, son rival en Gévaudan, qui revendiquent l’un et l’autre la suzeraineté des terroirs comprenant la ville de Chaudesaigues et allant jusqu’à Saint-Urcize. Ce conflit sera réglé en 1270 à Montpellier.

 

Les grandes épidémies.

Rapportée d’Orient par les Croisés, la lèpre prend une rapide extension dans le Midi de la France, et atteint l’Aubrac en 1248. Puis elle fait place à la peste, épidémie encore plus brutale et meurtrière, partie en 1348 d’Avignon. De nouvelles épidémies sévissent dans la région en 1360, 1383 et de 1423 à 1439. En 1586, la peste touche la moitié de la population de la Haute Auvergne.

 

La guerre de Cent Ans.

Vers le milieu du XIVème siècle, la guerre de Cent Ans s’abat sur l’Aubrac, et les anglais envahissent en 1356, la région qui se retrouve alors aux frontières du royaume. En 1363, Bertucat d’Albret s’empare du village voisin de Saint-Urcize qu’il incendie et livre au pillage et aux exactions des routiers gascons. Puis en 1368, après une trêve, la trahison d’un seigneur de Canilhac, baron de Saint-Urcize, qui livre à nouveau le village aux anglais, ramène l’invasion dans le pays. En 1380, les anglais occupent le château de La Roche-Canilhac d’où ils menacent Saint-Flour. L’année 1387 voit enfin l’Aubrac se débarrasser des bandes de routiers qui ont semé partout la destruction et la mort. Au XVème siècle, le comte de Beaufort-Canilhac possède encore les terres de Saint-Rémy, Saint-Urcize, Saint-Juéry, La Trinitat et les Deux-Verges, alors comprises dans la baronnie de Saint-Urcize.

 

Les guerres de religion.

Après le calme du XVème siècle et l’essor économique qui l’accompagne, les luttes religieuses vont ramener la désolation et la ruine. Dès 1540, la Réforme se répand en Aubrac. François Astorg de Cardaillac, baron de Peyre, champion du protestantisme, se rend maître en 1562 de la région de Saint-Urcize, puis Chaudesaigues tombe à son tour aux mains des huguenots en mars 1568. Le baron de Peyre sera assassiné au Louvre la nuit de la Saint-Barthélémy. Devant la recrudescence des attaques calvinistes en Aubrac, Jean de Beaufort-Canilhac, gouverneur de la Haute-Auvergne, prend des dispositions pour renforcer les défenses de son fief.