Contexte géographique et historique

 

En 1576, les catholiques décident de former une Ligue pour la défense de la religion et se retournent contre le roi Henri III deux ans plus tard. Le pays est alors ravagé par une lutte tripartite entre royalistes, calvinistes et ligueurs. Dans la prévoté de Saint-Flour, toutes les villes sont ligueuses sauf Chaudesaigues. Le seigneur de la Roche-Canilhac et Philibert d’Apchier deviennent tour à tour chefs de la Ligue. Au mois d’août 1591, les royalistes font irruption dans la baronnie, puis le 3 avril 1594, un accord ramène la paix après plus de trente ans de guerres civiles, dont la région a eu particulièrement à souffrir. On imagine que notre famille fut étroitement mêlée à cette guerre fratricide.

 

 


Les Grands Jours d’Auvergne.

Les nobles frondeurs de la province sont jugés à Clermont en septembre 1665, ce sont les Grands Jours d’Auvergne. Ces événements permettent entre autres d’obtenir la condamnation à mort du terrible baron de Saint-Urcize, surnommé Canilhac le Fou, qui passe son temps, entouré d’une garde personnelle de valets plus brigands que domestiques, à maltraiter ses paysans. Malgré ses méfaits, le vieillard connaîtra une fin paisible à Barcelone, où il s’est réfugié. Sa condamnation s’accompagne alors de la confiscation de ses biens, d’amendes, et de la destruction immédiate de ses trois châteaux : La Roche-Canilhac, Saint-Urcize et Champeix. Seule cette dernière sentence sera exécutée.

 

La contrebande et les gabelous.

Le domaine de Farreyrolles domine les gorges du Bès qui entaille le plateau de l’Aubrac : c’est, sous l’Ancien Régime, un des lieux de passage favoris des contrebandiers, tout aussi sauvage et malaisé à surveiller. Le trafic de sel est en effet motivé par une juxtaposition disparate des régions soumises à la gabelle au milieu de zones plus ou moins franches (exemptes de l’impôt sur le sel). Pendant trois jours, du 27 au 29 octobre 1727, sept gabelous (agents chargé de traquer les fraudeurs) venus de Murat resteront à l’affût dans les bois de Farreyrolles afin de surprendre des faux-sauniers. Il en suivra une cavale de dix jours ; infructueuse pour les gabelous. De même des perquisitions impromptues, le plus souvent sur dénonciation, permettent de découvrir ou non les cachettes chez les particuliers. Ainsi, découvre-t-on en janvier 1700 du sel dans un pot caché dans la muraille, chez Vital Sudre, alors métayer du château de Farreyrolles.