Degré de confiance à accorder à l'information : 3 Titre : LA DESCENDANCE AUVERGNATE DE LA DAME DE CASTEL d'OZE Abréviation : 2822-Dame du Castel d'Oze (Dona Gastelloza) 1200 Type : Etablissement ou personne dépositaire de l'information : Numéro d'identification : Support des données stockées : Internet Note : LA DESCENDANCE AUVERGNATE DE LA DAME DE CASTEL d'OZE Par René MONBOlSSE (CGHAV - lOl) La dame de CASTEL d'OZE, célèbre poétesse de l'amour courtois, du temps de Saint Louis, appartient à l'Auvergne par son origine : Ie château d'Oze, en la paroisse de Sénezergues, près de Calvinet, sur les confins de l'Auvergne et du Rouergue, à peu de distance de l'abbaye de Conques qui fut un foyer de culture et de spiritualité. Mais elle se perpétue également en Auvergne par sa descendance. Sa « vita », tirée d'une enluminure conservée à la Bibliothèque Nationale [1], nous apprend qu'elle aima Armand de BRÉON et qu'elle épousa le chevalier Truc de MEYRONNE qui s'illustra aux croisades et dont l'ascendance nous est connue grâce aux travaux de l'abbé FABRE [2] et du duc de LA SALLE de ROCHEMAURE [3]. Il résulte du cartulaire de l'abbaye de Pébrac quen HOO, Bertrand de MEYRONNE fait une donation à ce monastère. Truc de MEYRONNE, le propre mari de la dame de CASTEL d'OZE est témoin de l'accord intervenu le 17 février 1241 entre l'abbesse de Blesle et Béraud de MERCOEUR, ainsi qu'il est consigné dans le « Spicilegium Brivatense ». En 1350, Eustache de MEYRONNE est « for-doyen » du chapitre noble de Saint-Julien de Brioude [4]. Tous ces MEYRONNE sont du Gévaudan. Par sa postérité, la dame de CASTEL d'OZE revient à l'Auvergne. D'après les archives du château de La Mothe, à Calvinet, Guillaume de MEYRONNE réside, à la fin du XIVe siècle au fort de La Vinzelle qui, en pleine guerre de Cent Ans, regroupe les chevaliers de la région. Il vit donc dans le voisinage immédiat du Castel d'Oze [5] C'est pourtant dans la chronologie même des successions de MEYRONNE que la généalogie auvergnate reprend sa place. A l'extinction des héritiers mâles de MEYRONNE, les TAILHAC - illustre famille chevaleresque qui a marqué les annales du Gévaudan et de l'Auvergne [6] - recueillent leur héritage, jusqu'à ce qu'Antonie de TAILHAC épouse le 4 juillet 1471 Jacques de LA VILLATTE, seigneur de Jonchère. La fille de ces derniers, Antoinette de LA VILLATTE, transmet le château de MEYRONNE à son mari Antoine de DORETTE, chevalier, seigneur de Lugeac, vers 1515. A défaut de fils, les descendants des DORETTE de MEYRONNE s'allient dans des maisons d'Auvergne : - ROCHEFORT, puis d'APCHIER de Lodieres d'une part, grâce aux mariages d'Anne de DORETTE en 1550 avec Antoine de ROCHEFORT, seigneur de Chabreugeol, et d'Anne de ROCHEFORT, fille des précédents, vers 1565, avec Louis d'APCHIER, seigneur de Lodieres, dont la famille, après avoir réuni entre ses mains la baronnie de Faverolles, s'éteindra dans les LASTIC de Fournel. - CHABADE, puis SUAT de CHAVAGNAC d'autre part, grâce aux mariages de Claude de DORETTE, dame de Meyronne avec Claude de CHABADE, seigneur de La Croix vers 1551, puis de Claude de CHABADE, fille des précédents, dame de Meyronne, avec Louis SUAT de CHAVAGNAC vers 1585. Les MEYRONNE se perpétueront dans les CHALVET de ROCHEMONTEIX et les DIENNE de Ste-Anastasie. Plusieurs de ces noms se retrouvent dans la liste des familles qui accèdent au chapitre noble de St Julien de Brioude [7] Les CHALVET de ROCHEMONTEIX seront les derniers seigneurs de Meyronne. Le 5 brumaire an XIII Ieur descendant, Armand de SERIGNY,(fils d'Antoine MEGRET de SERIGNY et d'Anne de DOMANGEVILLE, petit fils de Thomas de DOMANGEVILLE et de Marie CHALVET de ROCHEMONTEIX) vend Meyronne à Honoré HARLET [8] Tant les d'APCHIER de LODIERES représentés notamment par la postérité de Gabriel de RIGAL, seigneur de Fareyroles, marié en juin 1607 avec Anne d'APCHIER [9] - que les DIENNE de Ste-Anastasie - représentés notamment par les LA FARGE de LA PIERRE, les ROQUEMAUREL et les SURREL de Montbel - sont des familles auvergnates. Les CHALVET de ROCHEMONTEIX sont eux-mêmes toujours implantés dans « le Haut Cantal » et ont un large faisceau de descendance. La dame de CASTEL d'OZE est présente en ce vingt et unième siècle grâce aux générations qui sont issues de MEYRONNE. Elle l'est également par son message, toujours vivant. Dans ses vers, elle chante l'affection sublime, le « noble amore», le « fin amore», celui qui magnifie et transfigure les sentiments. Notes [1] BNF, Manuscrit n° 3815 FR 12473 T 110 v° [2] Abbé F. FABRE : « Les seigneurs de Meyronne, près Saugues » [3] Duc de LA SALLE de ROCHEMAURE : « Les troubadours cantaliens » Aurillac 1910, Tome 2 et «Causeries» Aurillac 1914. Voir également « Armorial du Gévaudan » du Vicomte de LESCURE, p. 604. [4] « Le Noble Chapitre de St Julien de Brioude » par Pierre CUBIZOLLES, (p. 609) [5] Acte découvert par Lucien GERBEAU [6] Hector et Astorg de TAILHAC sont respectivement abbés de Brioude en 1223 et en 1324. Voir [4] (p. 626) [7] Pour ces éléments, voir les ouvrages cités en [3], ainsi que celuy d'E. COUDY sur le Canton de Ruines, Aurillac 1928. Voir également le « Dictionnaire Généalogique » du comte de REMACLE . ARGHA 1995 [8] Voir l'ouvrage déjà cité de l'abbé FABRE et celui du comte de DIENNE « Les derniers seigneurs de Vernassal et de Meyronne - Voyage de Mme de SERILLY en 1795 », publié en 1895 [9] Voir « Dictionnaire .. » de REMACLE et « La recherche générale de la noblesse d'Auvergne » du docteur de RIBIER, p. 413 « A moi Auvergne !» - n° 116 - T trimestre 2006 - page 86
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