Degré de confiance à accorder à l'information : 2 Abréviation : 2429-Batailles de Bouvines le 27/7/ 1214 Type : Etablissement ou personne dépositaire de l'information : Numéro d'identification : Support des données stockées : Internet Note : La bataille de Bouvines a lieu le dimanche 27 juillet 1214 . Elle oppose les troupes royales françaises de Philippe Auguste, renforcées par les milices communales et soutenues par Frédéric II de Hohenstaufen, à une coalition anglo-germano-flamande menée par Otton IV. Le vainqueur est le roi de France. En 1214, le royaume est menacé: Jean sans Terre a réussi à monter, contre Philippe Auguste son suzerain, une vaste coalition avec Renaud de Dammartin comte de Boulogne, Guillaume Ier comte de Hollande, le fils cadet du roi de Portugal Ferrand comte de Flandre, Henri Ier duc de Brabant, Thiébaud Ier duc de Lorraine, Henri III duc de Limbourg et surtout l'empereur romain germanique Otton IV. La plupart des seigneurs installés entre l'Escaut et le Rhin se joignent à cette coalition. L'année précédente, alors que Philippe Auguste guerroyait déjà contre Ferrand de Flandre, les Anglais avaient anéanti la flotte française dans le port de Damme (31 mai 1213). Les coalisés envisagent un plan d'invasion d'envergure dans lequel les troupes anglaises de Jean sans Terre attaqueraient par La Rochelle et Otton et ses alliés à la tête de 100 000 hommes1 par le Nord. En Flandre, Philippe Auguste ne contrôle plus que les villes de Douai et de Cassel. Philippe Auguste dépêche le prince Louis - le futur Louis VIII de France - garder la Loire à la tête d'une armée de 14 000 hommes. À la nouvelle de cette victoire, Philippe Auguste décide de prendre l'initiative sur le front nord avec le reste de son armée, avant que les renforts lorrains et allemands ne rejoignent les troupes de l'empereur. Le premier choc fait s'affronter les forces d'Eudes de Bourgogne et l'aile gauche de l'armée d'Otton, commandée par Ferrand de Flandre. Les chevaliers chargent vigoureusement et au bout de quelques heures, Ferrand se rend, consacrant la déroute du flanc gauche d'Otton. L'affrontement au centre est en revanche initialement dominé par l'infanterie de l'empereur, avec l'objectif de tuer Philippe Auguste. Une partie des troupes coalisées de l'aile gauche se déportent au centre pour soutenir l'effort de capture du roi de France. Enguerrand III de Coucy charge Otton lance baissée et le désarçonne. Au même moment Philippe Auguste est à la merci des soldats allemands et ne doit son salut qu'à l'intervention in extremis de ses chevaliers qui abandonnent l'Empereur et agitent l'oriflamme pour rassurer les combattants français, et notamment de son chambellan Pierre Tristan11 qui lui fait un rempart de son corps. Mais par contrecoup une faille apparait sur l'aile gauche des coalisés. Ce qui facilite une percée de l'aile droite française, et, à revers, surprend et capture Ferrand. Au centre et à gauche, les gens d'armes d'Otton s'empilent systématiquement sur les blessés et les morts qui sont en ligne de front, et sur lesquels trébuchent ceux qui essaient de reculer sous la charge des français. Ceux qui sont à l'arrière ne comprennent pas ce qui se passe devant. Ils commencent à voir des fuyards. C'est le début de la débandade sur une partie du front. Quelques instants plus tard, Otton manque à son tour de se faire occire par les chevaliers français Guillaume Des Barres et Girard La Truie. Il ne doit son salut qu'à sa fuite du champ de bataille, et, au-delà, à sa fuite sous déguisement. Robert de Dreux est à la peine. Ses troupes sont tout d'abord enfoncées par les hommes conduits par Guillaume de Longuépée et Renaud de Dammartin et sont obligées de défendre le pont de Bouvines pied à pied. Guillaume de Longuépée finit par être capturé et ses soldats anglais prennent la fuite. Mathieu II de Montmorency s'empare lui-même de douze bannières ennemies (en souvenir de cet exploit, le blason des Montmorency comportera douze aigles supplémentaires soit seize, au lieu de quatre auparavant12). Renaud de Dammartin, le dernier à résister farouchement sur le champ de bataille, finit par se rendre à la vue de la débandade générale de ses alliés. La victoire de Philippe Auguste est totale, ses pertes en hommes minimes et une bonne partie des seigneurs coalisés est entre ses mains. Notes et références : 1) a et b Batailles française 1214 à 1559 du colonel Hardÿ de Périni 2) Les chroniqueurs le disent d'ailleurs qu'Otton exprima vivement sa surprise de se trouver face à l'armée capétienne, alors qu'il la croyait en fuite. [archive] 3) C'est l'hypothèse de la Chronique rimée de Mousket : "À l'approche de la nuit, fut réuni le conseil, Entre lui et ses hauts barons, Car le bon roi, avec ses compagnies (vers 21555) Voulait se rendre à Mortagne. Mais tous ceux de sa suite Ne surent que lui conseiller. Quand eut dit chacun sa raison, Suivant au mieux ses intentions, (v.21560) Girard la Truie après parla "Sire, fait-il, vous n'irez là; Trop, il y a de mauvais pas et rudes, Et aussi il y a trois grands villages Et deux petites rivières en outre, (v.21565) Qu'on ne pourrait passer en ce lieu. Mais retirez-vous vers votre terre, Et les Flamands, désirant la guerre, Si vous arrière retournez, Alors diront que vous fuyez, (v.21570) Et lors vous suivront avec orgueil, Comme présomptueux, sans aucun ordre, Car chacun d'eux veut être Sire, Et vous, sans couronne et sans colère. Ordonnez une bonne arrière garde, (v.21575) De manière que jamais l'ost ne s'en sépare. Et aussi rangez vos batailles, Et faites aller vos piétailles Près de leurs armes par ruse. Ils seront ainsi prêts si on les attaque. (v.21580) Lors, ainsi, vous verrez les Flamands venir, Qui se mettront à votre convenance." Tout ainsi fut accepté, Et de plus rien il ne fut discuté. Dormir ils allèrent et se reposer, (v.21585) Et quand vint le jour, Le roi rangea ses batailles, Et fit ordonner ses piétailles. Et le charroi et les bêtes de somme Partirent devant pendant ce temps. (v.21590)" 4) Le synode d'Elne a décrété, en 1027, qu’« Il est interdit d'assaillir son ennemi depuis la neuvième heure du samedi jusqu'à la première heure du lundi » 5) Otton IV avait promis à Innocent III de larges restitutions territoriales et son appui dans le royaume de Sicile. Pour n'avoir pas respecté ces promesses, il fut excommunié en 1210 et 1211. 6) l'avis de Philippe Contamine [archive] 7) La Philippide de Guillaume le Breton 8) Dictionnaire des rues et monuments de Paris de Félix et Louis Lazare 1879 Chapitre III page 13 9) Girard Scophe dit la Truie, en raison de l'équivalent latin de son patronyme : scrofa 10) duc de Lorraine et comte de Bar 11) Pierre Tristan, chambellan de Philippe-Auguste, et sa famille, Henri Stein, Bibliothèque de l'école des chartes, 1917, Volume 78, Numéro 78 [archive] 12) Gabriel Eysenbach, Histoire du blason et science des armoiries, 1848, p. 321 [archive]. 13) Dictionnaire de la France médiévale, Paris, Fayard, 1993, p. 176 14) Histoire militaire de la France (tome 1, des origines à 1715), Paris, PUF, 1992, p. 83 15) Auguste Morel, De Paris à Cologne, à Bruxelles, à Senlis, à Laon. itinéraire descriptif et historique [archive], Libr. De L. Hachette et Cie., 1864, p. 280
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