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(GUILHEMIDE) Géraud Degré de confiance à accorder à l'information : 2 Titre : Arbre généalogique Abréviation : 000002394-Informations de Louis Brun [louisbrun@gmail.com] Type : Internet document Etablissement ou personne dépositaire de l'information :
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Degré de confiance à accorder à l'information : 2 Titre : Arbre généalogique Abréviation : 2072-Informations Guillaume de Tournemire [genealogie@tournemire.net] Type : Auteur : Guillaume de Tournemmire Etablissement ou personne dépositaire de l'information :
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Un sous préfet au Xème siècle, portrait par un contemporain: "L'homme que fut Géraud appartient par ses origines à cette partie des Gaules que les Anciens appelaient "Gaule Celtique ", plus précisément à la région qui se situe aux confins de l'Auvergne, du Quercy, et même de l'Albigeois, et c'est dans l'oppidum ou dans la villa d'Aurillac qu'il vint au monde. Son père avait nom Géraud, et sa mère Adeltrude. Entre les nobles maisons des Gaules, sa famille révélait l'excellence aussi bien par la fortune que par la probité morale. L'honnêteté des meurs et l'esprit religieux dont ses parents donnèrent toujours des preuves furent chez eux une sorte de trésor héréditaire. Deux témoins issus de la même souche en sont une preuve, Césaire l'évêque d'Arles, et le bienheureux Abbé Yrieix. Le Seigneur protège la lignée des justes, et comme celle de Géraud est faite d'âmes à la recherche du Seigneur, rien d'étonnant qu'on y voie sa bénédiction. De fait, on a déjà une indication de la fortune matérielle qui fut la leur par ces vastes domaines dispersés un peu partout qui lui échurent par droit de succession. Quant aux vertus dont il avait puisé le germe en ses parents, il sût les faire croître, et grandir, et resplendir. Une fois sevré, et parvenu à cet âge tendre où se révèlent d'ordinaire les dispositions naturelles, on voyait poindre en lui je ne sais quoi de sympathique et d'attirant. C'est un fait d'expérience courante que, dans la prime jeunesse, sous l'influence de la nature corrompue, certains enfants sont généralement portés à la colère, à la jalousie, à satisfaire les désirs de vengeance, et à d autres tendances analogues. Chez Géraud enfant, au contraire, une sorte de douceur de caractère, jointe à cette pudique retenue qui confère tant de distinction à l'adolescence, faisaient déjà le charme de son comportement. Par une disposition providentielle de la grâce divine, ses parents l'appliquèrent à l'étude des lettres, étant seulement bien entendu qu'une fois les Heures dites on l'occupait tout aussitôt aux disciplines séculières, comme il est d'usage pour les jeunes gens de famille noble, à savoir le lancer des chiens de chasse, le tir à l'arc, le lâcher des faucons et des éperviers. Cependant, il lui survint une assez longue maladie, un état général de fatigue qui lui interdit les exercices séculiers d'entraînement, sans toutefois l'empêcher de s'adonner aux études. En raison de quoi, son père, avec l'accord de sa mère, décida de l'occuper plus strictement à l'étude des Lettres. Telle fut la circonstance qui décida pour lui non seulement l'étude du chant, mais une première initiation à la grammaire. Ce qui lui fut dans la suite de grand profit, car la pratique de cette science, en affinant encore sa vivacité naturelle d'intelligence, la rendit, où qu'il voulût l'appliquer, encore plus pénétrante. En lui d'ailleurs brillait une vive finesse d'esprit qui le mettait à même d'aborder à peu près toutes les études qu'il lui plaisait. Au terme de son enfance, et maintenant adolescent, une robuste constitution vint à bout des humeurs internes dangereuses pour sa santé. Il fut bientôt assez leste pour sauter, par exemple, sans effort par-dessus la croupe d'un cheval. Et à le voir ainsi sans cesse croître en force et en agilité, on se reprenait à le former au métier des armes. Bien qu'il excellât aux exercices militaires, c'était le charme des Lettres qui l'attirait: se laissant aller à sa répugnance, il ne se portait aux premiers qu'à contrecoeur, tandis que les études le trouvaient toujours prêt. Il se disait alors, je pense, que, comme l'affirme l'Écriture, mieux vaut sagesse que force, et que c'est la science qui est la vraie richesse. Aussi nul obstacle ne parvenait à empêcher Géraud de se livrer à ce goût si vif pour l'étude. Et le résultat, ce fut une connaissance à peu près complète de l'ensemble des Livres Saints, en même temps qu'une supériorité manifeste sur bien des clercs, si savants qu'ils se prétendissent en ce domaine. A la mort de ses parents, toute l'autorité passa naturellement entre ses mains. Or, bien loin, comme il arrive d'ordinaire aux jeunes gens, qui n'éprouvent qu'orgueil à se voir précocement les maîtres, bien loin d'en faire l'important, rien ne vint altérer la modestie à laquelle il s'était auparavant attaché. Son autorité avait beau croître et s'étendre, son humilité le gardait absolument de toute arrogance. La protection et l'administration des biens dont il avait pris possession par droit héréditaire, l'occupaient nécessairement beaucoup, et il lui fallût passer aux amertumes des affaires temporelles. Quitter cette retraite intérieure lui coûtait beaucoup, et, dès qu'il lui était possible, il y retournait. Il pouvait paraître se précipiter des hauteurs de la contemplation au travers des affaires du siècle, à la façon de l'Izarn, qui, s'il saute d'un rocher, sait très bien, pour ne pas se tuer, se recevoir tout aussi bien sur les cornes. Dès lors, je crois, soufflait sur lui cet esprit de ferveur qui jadis anima David et l'incitait à interdire tout sommeil à ses yeux jusqu'à ce que, débarrassé des tracas de sa journée, il eût en lui ouvert la porte au Seigneur, pour se livrer dans l intimité à la joie de Le louer, et pour y goûter la douceur du commerce avec Lui. Il trouvait des soucis cuisants dans les plaintes et réclamations qu'il lui fallait accueillir. En effet, on se répandait autour de lui en reproches: Comment, disait-on, un homme de son rang pouvait-il supporter de pareils attentats de la part de ces gens de rien qui venaient dévaster ses terres ? D'autant, ajoutait-on, que, s'étant bien rendu compte qu'il répugnait à toute idée de vengeance, ils n'en ravageaient qu'avec plus d'acharnement tout ce qui lui appartenait. N'était-il pas préférable, aux yeux de Dieu comme aux yeux des hommes, de recourir au droit de se défendre à main armée, de tirer l'épée contre des ennemis, de mettre un terme à l'insolence de ces furieux ? Il se fit donc dès lors un devoir de se porter à la répression de ces agresseurs, prenant toutefois, et surtout, bien soin de se dire tout prêt à la paix et à la réconciliation avec eux. S'il prenait ce soin, c'était évidemment, soit pour vaincre le mal par le bien, soit, au cas où ils refuseraient l'accord, afin que, aux yeux de Dieu, sa cause à lui fût considérée comme la plus juste. Il lui arrivait, par cette bonté, de les gagner, et de les ramener à la paix. Mais si, par incurable perversité, tels ou tels répondaient par la dérision à ses dispositions pacifiques, alors, donnant libre cours à tout son mécontentement, il brisait les mâchoires de l'homme injuste, afin, selon le mot de Job, de leur arracher d'entre les dents leur proie. Il le faisait, non certes, emporté par la passion de la vengeance, ni séduit par le désir de la gloire du monde, mais enflammé d'un ardent amour pour de pauvres gens incapables de pourvoir par eux-mêmes à leur défense. Car il est fait commandement d'arracher le pauvre et de délivrer l'indigent de la main des méchants. C'est donc en toute justice qu'il ne voulait pas laisser le dernier mot au malfaiteur. Parfois cependant, quand il se voyait contraint d'en venir à engager le combat, il lui arrivait de donner l'ordre formel de tourner en arrière la pointe des épées, pour attaquer garde en avant. C'eût été-là, pour l'ennemi, chose simplement ridicule, si Géraud, puisant en Dieu sa force, n'avait été très vite la terreur insurmontable de ses adversaires. Eux aussi, ses hommes n'auraient vu là qu'une parfaite absurdité, s'ils n'avaient eu par expérience la preuve que Géraud, bien que mis en état d'infériorité au moment critique de la bataille, l'emportait finalement toujours par ses sentiments religieux. Alors, le voyant victorieux malgré cette étrange façon de se battre en y faisant intervenir la religion, la raillerie faisait place à l'admiration. Assurés de vaincre par ces moyens qu ils ne comprenaient pas, ses hommes exécutaient sans hésitation tous ses ordres. Une chose non moins certaine, c'est que de toute sa vie, il ne porta jamais une blessure à qui que ce soit, pas plus qu'il n'en reçut lui-même de personne. Le comte Adhémar voulait le soumettree à son autorité. Mais Géraud n estimait pas plus devoir lui faire hommage qu au duc Guillaume (d'Aquitaine). Il multiplia les agressions pour s'emparer de lui et, un jour, ses satellites parvinrent à s emparer par surprise du château d Aurillac. Mais les hommes d Adhémar, envoyés pour finir d'investir la place, furent l'objet d une illusion et renoncèrent à empêcher l'armée de Géraud de reprendre son bien. Dès le lendemain, les occupants du château demandèrent la paix à Géraud sous réserve qu'ils puissent s en retirer avec les honneurs de la guerre. Géraud leur accorda, et leur permit de sortir avec leurs armes par une porte de service à laquelle il avait fait placer deux de ses hommes afin que personne ne leur fasse de violence ou ne s emparent de leurs bagages. Godefroy, le célèbre comte de Turenne, réunit un jour une troupe pour une expédition contre lui, et soit le provoquer au combat, soiut dévaster les terres de son ressort. Mais il se blessa la main de l'épée même dont il venait de s'armer, et dût renoncer à poursuivre son chemin. Il s'aperçut que cette parole de Moïse s'appliquait à son cas: Fuyons devant Israël, car le seigneur combat pour eux contre nous. Il arriva aussi qu'un jour, Adelhelm, le frère du susdit Adhémar fit lui aussi irruption dans la place qui domine le moûtier, et que ses hommes emportèrent tout ce qu'ils pouvaient avant de s'enfuir. Mais devant le blâme que tant d'honnêtes gens lui firent, il offrit de tout restituer et vint en personne demander pardon à Géraud. Géraud était pour ses ennemis à ce point invincible qu'ils voyaient se retourner contre eux toutes les entreprises qu'ils faisaient contre lui. Ainsi, quelques années plus tard, le même Adelhelm dont la perversité restait déchaînée, revint un dimanche à Aurillac avec ses hommes et y volèrent sept chevaux. Or, non seulement un mal fit bientôt périr presque tous les chevaux de ses hommes, mais quinze jours plus tard, c'est Adelhelm lui-même qui fut tué par un arbre abattu par un violent coup de vent. C'est de cette façon que Géraud, avec l'aide de Dieu, savait triompher de ses adversaires, et, selon le mot de l'Écriture, mettre à ses pieds les grands de la terre. Lorsque Géraud entrait en campagne, ce n'était donc pas pour s'emparer du bien d'autrui, mais pour protéger le sien, ou, mieux encore, pour protéger les droits de ses sujets. L'Apôtre l'a dit: "Ce n'est pas sans raison que le magistrat porte glaive: c'est qu'il a charge de défendre les droits de Dieu". Il est donc parfaitement normal que, laïc, il ait porté le glaive, à son poste, dans la bataille, pour protéger une population désarmée, comme il eût fait, pour parler comme l'Écriture, d'un troupeau inoffensif contre les loups du soir. Il est bien davantage à sa louange qu'il ait toujours vaincu au grand jour, sans tromper personne, sans jamais user de pièges, et que malgré cela il ait eu sur lui la protection divine au point de n'avoir jamais trempé son glaive de sang humain. Si Géraud prenait avec assurance les armes contre l'ennemi, il ne cherchait pas son intérêt propre mais le bien commun. Le comportement de Géraud est transparent, parce qu'il a sa source dans la simplicité du coeur. Lorsqu il devait, un dimanche, se rendre à un plaid qui allait réunir un certain nombre de nobles personnages, pour ne pas arriver en retard et les faire attendre, il prenait soin d'être matinal et de partir avant le jour. C'est à jeun qu'il se rendait alors au plaid, pour n'être pas exposé à compromettre par l'intempérance la justesse du jugement qu il devait prononcer. Car ce qu'il cherchait à si bien discerner, c'étaient les exigences de la cause du Christ, de la cause de la paix, de la cause du bien commun. Il sortait souvent rencontrer ses gens. Car c'était son habitude, de se prêter à l'entretien de qui le désirait, de façon que, si l'on avait quelque chose a lui dire, on eût ainsi le moyen de le faire. Il ne semble pas sans intérêt de dire ici quelque chose de sa personne physique. Et il faut proclamer à sa louange que, beau et bien fait comme il le fut, Géraud ne se soit pas souillé à la boue de la volupté. Géraud était de taille moyenne, et, comme on dit, euphormis, à savoir bien proportionné. Chaque partie du corps avait chez lui sa beauté propre, le cou cependant était d'une blancheur si délicate qu'il eut été difficile de penser qu'on pût voir rien de si aimable. Les siens aimaient bien pouvoir se jeter à son cou pour l'embrasser: il ne s'en fâchait point, c'est l'orgueil qui est intraitable, et l'orgueil ne pouvait prétendre à s'établir chez lui. Cette distinction physique était encore rehaussée par le charme de ses qualités d'esprit. Aussi voyait-on sur son visage se refléter son âme. Les Saintes-Écritures, elles aussi, le font observer: Le rire des lèvres et l'air du visage révèlent l'intérieur d'un homme . Sous le rapport de l'agilité, il était extrêmement rapide, et, pour la résistance, robuste. Disons encore qu'il était pour tout le monde d'une grande amabilité dans ses paroles, et que, s'il s'agissait d'étudier ou d'organiser quelque chose, son avis était toujours d'une profonde pénétration. Il évitait en conversation la bouffonnerie, mais il avait si bien sa manière à lui de dire les choses sérieuses, que même ses familiers y trouvaient plaisir. S'il lui fallait menacer, c'était le plus possible sans paroles blessantes; et si on lui causait du tort, il ne gardait pas rancune. Quant aux faveurs quelles qu'elles fussent, il ne les prodiguait pas au hasard, mais, une fois accordées, il ne les reprenait pas sur un simple changement d'humeur. S'il avait dit oui, on était sûr que ce serait fait, à moins qu'après coup il n'y eût discerné un péché. A sa table, il n'admettait l'excès ni du manger ni du boire. Il ne forçait jamais ses invités à boire, et ne buvait lui-même pas plus souvent que le reste des convives. Il savait si bien, pour les repas, régler les choses, qu'on ne se levait de table ni ivre, ni trop triste. On prévoyait toujours devant lui des bancs pour les pauvres; parfois même, c'était des tables qu'on y préparait pour eux: il tenait à voir par lui-même ce qu'on leur donnait, et en quelle quantité, pour les sustenter. Et pas de limite fixée d'avance au nombre de gens à accueillir: s'il s'en présentait plus que prévu on introduisait tout le monde auprès de lui. A personne d'ailleurs on n'eût fermé la porte sans lui avoir fait l'aumône. Ses serviteurs veillaient à ce qu'il eût toujours sous la main de quoi donner à manger, pour pouvoir le donner lui-même. On y mettait aussi de quoi boire: il regardait, goûtait, puis il le leur passait, pour que fussent les premiers à boire ceux avec qui il partageait aussi son pain. Pleinement convaincu qu'en leur personne c'est le Christ qu'il recevait, c'est à Lui aussi qu'en eux, avec grande révérence, il rendait honneur, et en eux toujours, il accueillait en sa demeure. Pendant le repas, on lui témoignait la plus grande déférence. Ce n'est ni le bavardage ni la bouffonnerie qui régnaient: la conversation portait soit sur un sujet imposé par les circonstances, soit sur tout autre qui respectât seulement les bienséances, soit encore sur la parole de Dieu. En tout temps en effet, il se mettait à table une fois seulement par jour, sauf cependant durant l'été, où il soupait avec quelques restes ou quelques fruits. A sa table on commençait par une assez longue lecture; mais, pour s'accommoder aux séculiers, il faisait interrompre un instant, et demandait aux clercs d'expliquer ce dont il y était question. Il faut savoir en effet qu'il avait chez lui des clercs de famille noble, de qui il réclamait l'honnêteté des m urs non moins que les connaissances intellectuelles. Ceux à qui il s'adressait le priaient de prendre plutôt lui-même la parole; il s'y prêtait finalement, et leur faisait part de ce que lui inspirait la lecture, non pas une érudition solennelle, mais une science habillée de simplicité. Naturellement, comme, en cette conjoncture, il ne manquait pas d'habitués de la plaisanterie et de la facétie, il les modérait, non pas en manifestant un mécontentement qui les eût blessés, mais en répondant sur le même ton plaisant. Ce qu'il n'acceptait jamais, cependant, c'était qu'on vînt devant lui étaler sa vanité. Convaincu que la vie spirituelle se maintient mieux par l'alternance qu'on aura su établir entre la prière et la lecture, il se faisait lire, nous l'avons dit, les paroles saintes. Il adopta même l'usage de la lecture au repas, et son lecteur ne devait pas l'omettre même s'il y avait à table des invités. Parfois cependant, il consentait à arrêter la lecture, et, aux gens instruits qui pouvaient se trouver là, il faisait alors donner des explications sur ce qu'on venait de lire. Ceux à qui il s'adressait ainsi le priaient d'ordinaire de prendre plutôt lui-même la parole: il finissait par leur céder, s'exprimant très bien, et montrant qu'il connaissait la question aussi bien qu'un homme de la partie. Il veillait toutefois à ne pas couvrir de confusion les clercs présents. Pour ce qui concerne ses entretiens et sa conversation, ils ont laissé un merveilleux souvenir. Là où il pouvait laisser libre cours à la gaieté, il était extrêmement agréable à écouter. Si c'était des reproches, par contre, qu'il avait à faire, on eût dit des coups d'aiguillon, qu'on redoutait presque plus que les verges. Exigeant ou indulgent selon le cas lorsqu'il s'agissait de juger les actions d'autrui, il ne savait que rabaisser les siennes propres. A vrai dire, il s'en remettait pour elles à Celui qui les regarde du haut du ciel, et cela avec d'autant plus de soin qu'il leur accordait à part lui moins de prix. Comme il laissait, pour ainsi parler, sans cesse entrer plus à flots en lui le désir du ciel, sa parole était à tel point nourrie de l'abondance du coeur, que cette bouche désormais ne faisait presque plus entendre que la loi de Dieu. Il avait en effet retenu à son usage diverses paroles de l'Écriture qui semblaient spécialement indiquées pour les divers devoirs de la journée et qu'il appliquait aux diverses circonstances, comme par exemple au réveil, au lever, en se chaussant, en mettant ses habits ou son ceinturon, et plus encore lorsqu'il partait en voyage ou entreprenait un travail quel qu'il fût, tellement que il semblait faire toutes choses au nom du Seigneur. Mais poursuivons... Ses vêtements ordinaires de laine ou de lin ne suivaient pas la mode qu'ont osé de nos jours inventer les fils de Bélial, qui ne veulent d'aucune règle, il garda toujours l'ancien usage, voulant que le tissu ni ne marquât un luxe prétentieux, ni ne pût être taxé de rusticité grossière. Quant aux vêtements de soie ou de quelque autre étoffe précieuse, ni sous le prétexte de quelque grande fête, ni parce que se trouvait là quelque haut seigneur, il veilla à n'en jamais porter d'une richesse alors inaccoutumée. Le ceinturon dont on se sert pour fixer à la taille le fourreau de l'épée, il eût passé vingt années s'il eût pu le faire durer tout ce temps sans penser à le changer ou à le remettre en état. Ne parlons pas, par conséquent, du baudrier, ou des ceintures d'apparat, ou des agrafes, ni du harnais de ses chevaux, puisqu'il ne pouvait souffrir non seulement de porter sur soi de l'or, mais aussi d'en posséder. Ce n'est pas dans l'or qu'il vit sa puissance, ce n'est pas dans la multitude des richesses, mais en Dieu, qu'il mit sa gloire. Les pauvres, et les victimes d'une injustice, avaient toujours libre entrée auprès de lui. Et nul besoin, pour recommander leur cause à son attention, de lui apporter un présent. Car plus il les voyait dans une étroite indigence, plus cela plaidait à ses yeux pour leur infortune. Le renom de cette bonté se répandait non seulement aux alentours, mais même en pays éloignés. Et comme tout le monde savait que sa bienfaisance s'étendait à tout le monde, beaucoup venaient lui demander la solution de leurs difficultés. Il ne dédaignait pas de s'occuper ainsi, soit directement, soit par ses gens, des affaires des pauvres, et, dans toute la mesure du possible, de leur accorder son appui. Souvent, en effet, apprenant que des gens se faisaient une guerre sans merci, le jour où leur affaire devait passer devant lui, il faisait célébrer des messes à leur intention. Car lorsqu'il ne voyait pas de moyen humain de porter remède, il implorait en ces cas-là le secours divin. Une des choses qu'il ne pouvait souffrir, c'était qu'un seigneur, sur le premier caprice de colère venu, ait pût s'emparer des terres d'un de ses hommes: il faisait alors évoquer l'affaire devant lui, et, partie par persuasion, partie par son autorité, il calmait et il soumettait la colère de cet homme déchaîné. Un trait suffirait à montrer que son souci de justice se faisait sans cesse plus ferme et plus exigeant: dès qu'un pauvre se trouvait dans la dépendance de plus puissant que lui, il avait grand soin, tout en soutenant le plus faible, de fléchir le plus fort sans toutefois léser ses droits. Bref, dans sa soif si sincère de justice, il ne souffrait de la voir offenser ni chez ses sujets ni chez des étrangers. Il est bien connu que cet homme qui avait dompté par la sobriété et la frugalité son appétit physique, était vigoureux et fort. Même quand ses forces physiques disparurent, son courage moral ne perdit rien de sa vigueur. Quand l'heure approcha où, en raison de l'âge, il allait falloir se désister du long service qu'il venait d'assurer, on le vit alors baisser, et perdre de sa vigueur habituelle. Mais de cela même, il se rendit parfaitement compte, sans que la baisse de ses forces ne s'étende à la conscience qu'il pouvait avoir de son déclin. Chose admirable même, cette débilité physique dont les conséquences se font d'ordinaire tellement sentir chez les vieillards, chez lui, contrairement à la loi commune, n'arrivait pas à atteindre les facultés mentales, qui y sont cependant si étroitement liées. C'est que, chez lui, il n'y avait pas eu de mollesse sensuelle pour affaiblir l'énergie spirituelle. Les vertus dont nous avons parlé, et d'autres du même genre, alimentaient sa force d'âme, et par là même ôtaient à ses forces corporelles. A présent, la vigueur spirituelle, qui chez lui avait si singulièrement grandi, avait presque ruiné ses forces corporelles. C'est d'ailleurs le cas habituel chez les saints: l'influence divine aurait eu moins de prise chez veux si elle n'avait d'abord amoindri les forces du corps. Et c'est là la raison pourquoi, chez Géraud , l'homme extérieur se délabrait alors que l'homme intérieur retrouvait chaque jour une nouvelle jeunesse. Farder la vérité, c'est, dit saint Augustin, offenser la nature, et Dieu son auteur se détourne de tout ce qui y est contraire. Ce que je viens de raconter est peu de chose, mais ce sentiment d'homme juste, et pleinement accordé avec les lois de la nature, y met de la grandeur. (Vie de Saint Géraud, par Odon de Cluny, traduction par le P. G. de Vinzac, RHA, 1972, recomposition Maitrier) http://gw3.geneanet.org/pierfit?lang=fr;p=geraud;n=d+aurillac Fête le 13 Octobre Les pauvres et ceux qui étaient victimes de quelque injustice avaient toujours libre accès jusqu'à lui et ils n'avaient nul besoin d'offrir quelque petit présent pour lui recommander leur cause. Chacun exposait ses besoins devant lui d'autant plus ouvertement qu'ils le voyaient vivre dans une réelle pauvreté. La renommée de sa bonté se répandait non seulement dans le voisinage, mais aussi dans les régions lointaines. Tout le monde savait combien il était bienveillant pour tous ; aussi, nombreux étaient ceux qui se déchargeaient sur lui de leurs nécessités. Et il ne dédaignait pas de s'intéresser aux affaires des pauvres, par lui-même ou par les siens et de leur accorder ses faveurs, dans toute la mesure du possible. http://gw.geneanet.org/zardoz?lang=fr;p=geraud;n=guilhemide |
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